
S’entraîner avec un capteur de puissance en triathlon : l’arme secrète pour progresser
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Pourquoi la puissance est la donnée la plus fiable pour s’entraîner en triathlon
En triathlon, surtout sur les longues distances comme le Half-Ironman ou l’Ironman, la gestion de l’effort est ce qui fait la différence entre un bon vélo et un marathon réussi derrière… ou un gros mur au 30ᵉ kilomètre. Beaucoup de triathlètes roulent encore à la sensation ou au cardio, mais ces indicateurs sont trop aléatoires : la chaleur, le stress de la course, l’altitude, la fatigue ou même la caféine peuvent faire varier le rythme cardiaque. La vitesse, elle, dépend du vent, de la pente, de l’aérodynamisme, des roues utilisées.
Le capteur de puissance, lui, ne ment jamais. Il mesure directement les watts que tu développes sur les pédales ou la manivelle. C’est une donnée stable, reproductible, qui permet de comparer tes séances, ton matériel et ta progression semaine après semaine. C’est pour cette raison que tous les triathlètes professionnels roulent avec un capteur de puissance.
Comprendre la FTP et les zones d’entraînement
La base de l’entraînement avec un capteur de puissance, c’est la FTP (Functional Threshold Power), autrement dit la puissance maximale que tu peux tenir pendant une heure. Elle représente ton niveau actuel et sert de référence pour toutes les zones d’intensité.
Pour la calculer, on fait généralement un test de 20 minutes à fond, on prend la moyenne de watts et on multiplie par 0,95. Par exemple, si tu tiens 270 watts sur 20 minutes, ta FTP sera d’environ 256 watts.
Une fois ta FTP connue, tu peux diviser ton entraînement en zones de puissance, chacune ayant un rôle précis :
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Zone 1 (récupération active) : <55 % FTP → roule cool, favorise la régénération.
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Zone 2 (endurance fondamentale) : 56–75 % FTP → la zone reine pour l’Ironman, construire l’endurance aérobie.
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Zone 3 (tempo) : 76–90 % FTP → travail du rythme de course Half-Ironman.
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Zone 4 (seuil) : 91–105 % FTP → amélioration du FTP, apprendre à soutenir un effort intense.
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Zone 5 (VO2max) : 106–120 % FTP → booster le moteur, augmenter la capacité aérobie.
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Zones 6 et 7 (anaérobie et sprint) : >120 % FTP → développer explosivité et relances, moins utiles en triathlon mais intéressantes en phase de développement.
Ces zones donnent une structure claire et t’évitent de toujours rouler “au hasard” ou trop souvent à la même intensité.
Construire un entraînement triathlon avec un capteur de puissance
Avec ton power meter, tu peux bâtir des blocs d’entraînement progressifs et efficaces :
Phase de base
Objectif : développer une grosse caisse aérobie.
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Longues sorties en Zone 2 (65–70 % FTP).
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Exemple : 3 h de vélo à puissance stable, sans chercher la vitesse, juste en gardant les watts.
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Bénéfice : apprendre à rouler longtemps sans se cramer.
Phase spécifique triathlon
Objectif : habituer ton corps à l’intensité de course.
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Séances en Zone 3–4, type 3×20 min à 85 % FTP.
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Sorties longues avec blocs à l’allure cible (ex : 4 h dont 2 h à 75–80 % FTP).
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Ici, tu reproduis ton futur pacing d’Ironman ou Half-Ironman.
Phase d’affûtage
Objectif : garder de l’intensité sans accumuler de fatigue.
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Séances courtes avec quelques efforts au seuil.
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Exemple : 90 min dont 3×10 min à 85 % FTP.
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Résultat : tu arrives frais le jour J, mais avec du rythme dans les jambes.
Utiliser le capteur de puissance en compétition
En course, c’est encore plus précieux. Grâce à ton capteur, tu ne te fais pas piéger par l’adrénaline du départ.
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Sprint : tu peux rouler proche de 95–100 % de ta FTP, car l’effort est court.
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Distance Olympique : vise 85–95 % de FTP, un effort soutenu mais gérable avant la course à pied.
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Half-Ironman : reste entre 75 et 85 % FTP → tu roules vite sans exploser avant le semi-marathon.
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Ironman : sois sage, 65–75 % FTP maximum → sinon tu signes ton abandon au marathon.
Exemple : avec une FTP de 250 W, ton allure cible sera autour de 160–180 W pour un Ironman, 190–210 W pour un Half. Même si les autres te doublent, tu sais que c’est ta meilleure stratégie pour réussir la course.
Quand la puissance rencontre l’aérodynamisme des roues carbone
Le gros avantage du capteur de puissance, c’est qu’il te permet aussi de tester ton matériel. Tu peux comparer une sortie avec des roues aluminium et une sortie avec des roues carbone haut profil en roulant au même wattage. Tu constateras immédiatement la différence de vitesse moyenne.
Exemple concret :
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200 W sur roues aluminium = 34 km/h.
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200 W sur roues carbone 88 mm = 36 km/h.
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200 W sur roue lenticulaire arrière = 37 km/h.
Ces données sont précieuses : elles te montrent noir sur blanc que tes roues carbone te font gagner du temps gratuitement. Sur un Ironman, 2–3 km/h de plus à puissance égale, ça représente parfois 15 à 20 minutes économisées. Et avec la gestion du pacing au watt, tu sais que tu arriveras plus frais pour ton marathon.
Exemple d’impact en course Ironman
Imaginons un triathlète avec une FTP de 260 W. Il roule 180 km en visant 70 % FTP, soit environ 182 W moyens.
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Avec des roues basiques : 32,5 km/h → 5h32 sur la partie vélo.
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Avec des roues carbone 88 mm : 34,5 km/h → 5h13.
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Avec une roue lenticulaire arrière + gestion parfaite au watt : 35 km/h → 5h08.
Résultat : plus de 20 minutes gagnées sans s’entraîner davantage, uniquement grâce au combo matériel + gestion d’effort.
Conclusion
Le capteur de puissance est probablement l’outil le plus puissant pour progresser en triathlon. Il structure ton entraînement, t’oblige à sortir de ta zone de confort quand il faut, mais aussi à respecter tes intensités de récupération. En course, il devient un allié indispensable pour gérer ton pacing et éviter l’erreur fatale : partir trop vite et exploser avant la course à pied.
Et quand tu couples cette stratégie avec un équipement haut de gamme comme des roues carbone haut profil ou une roue lenticulaire, le gain est double : tu es à la fois plus rapide à watts égaux et plus intelligent dans ta gestion d’énergie. C’est exactement ce qui fait la différence entre un triathlète qui subit sa course et un triathlète qui maîtrise son effort du début à la fin.